L'HABITATION« Sans logement, il n'y a pas de famille; sans famille, il n'y a pas de morale; sans morale, il n'y a pas d'homme ; sans homme, il n'y a pas de patrie. »
A la fin du XVIII" siècle, on s'occupait déjà de la question du logement des ouvriers à la Fonderie du Creusot. Un plan de l'époque nous a conservé la disposition de trois bâtiments, élevés à cet effet au voisinage des ateliers. L'un d'eux, constitué seulement par un rez-de-chaussée, se composait de 12 logements d'une pièce ; les deux autres, comportant un étage, comprenaient un certain nombre de logements à une et à plusieurs pièces. A proximité de ces logements, un vaste terrain était divisé en petits jardins affectés aux ouvriers.
En 1837, MM. Schneider ne possédaient encore au Creusot qu'une centaine de logements ouvriers. Ils en firent construire de nouveaux, groupés, suivant les idées en cours à cette époque, dans de grands bâtiments communs. A mesure que les notions d'hygiène et de bien-être se répandirent, ils améliorèrent les conditions d'aménagement des constructions destinées à leur personnel et, dès 1860, ils firent construire des maisons isolées, ne contenant plus chacune que quatre logements (Bâtiments dits « des Pompiers » au Creusot.)
De 1870 à 1875, de nouvelles cités furent édifiées : au Creusot (Cité Saint-Eugène), à Monchanin (Cité Nouvelle) et aux houillères de Decize (Cités de la Villedieu et Sainte-Eudoxie). Elles comportent toutes des maisons à locataire unique, avec jardin et dépendances.
Les plus récentes cités, aménagées depuis 1900, sont celles de Champagne-sur-Seine (Cité du Pas Rond), d'Harfleur (Hameau de Mayville), du Creusot (extension de la Cité Saint-Eugène) et de Droitaumont.
A côté des logements destinés aux ouvriers, les Établissements Schneider possèdent un certain nombre de maisons pour leurs employés de différents grades. En 1907, ils ont, dans cet ordre d'idées, fait construire au Creusot les pavillons de l'avenue de Saint-Sauveur. Chaque pavillon, entouré d'un jardin, contient, complètement séparés, les logements de deux familles.
Dans toutes les cités, on a exclusivement adopté des types de maisons à un seul logement et à deux ou, au plus, à quatre logements, mais toujours tout à fait indépendants. Les logements ouvriers y comprennent de deux à quatre pièces, suivant la composition des familles qui doivent les habiter. Les logements de deux pièces sont réservés aux ménages sans enfants ou à ceux n'ayant que des garçons ou des filles. Les logements de trois ou quatre pièces sont attribués aux familles plus nombreuses. Les logements de deux pièces renferment une salle et une chambre; les logements de trois pièces renferment une salle et deux chambres. La salle sert en général à la fois de cuisine et de chambre pour les parents, les deux chambres sont destinées, l'une aux garçons, la seconde aux filles. En dehors des maisons se trouvent diverses dépendances (basse-cour ou écurie à porc, cave, WC., etc.). Des arbres fruitiers sont plantés dans les jardins.
Une surveillance d'hygiène et d'ordre général, pour la bonne tenue des maisons, est exercée par des agents spéciaux. Chaque année, il est établi, pour les logements bien tenus, un classement à la suite duquel des primes sont accordées aux locataires les plus soigneux. Ces primes consistent en remises de loyers qui atteignent de un à trois mois de location.
D'autre part, quand un ouvrier meurt en activité de service, sa veuve est tout d'abord maintenue dans son logement à titre gratuit, pendant la fin de son année de location; si la veuve a un fils célibataire, qui travaille à l'Usine et demeurant avec elle, le bail du père est transféré au fils sans nouvelle demande ni classement. Un certain nombre de veuves, ainsi que d'anciens ouvriers pensionnés ou retraités sont logés gratuitement, d'après un mode de classement avec coefficients, analogue à celui employé pour les ouvriers en service actif. En ce qui concerne les jardins isolés, ils se composent de parcelles de 1 à 6 ares, et la plupart sont loués au personnel à un taux annuel infime ; le mode d'attribution de ces jardins est le même que celui des maisons. |
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