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LE CREUSOT
sous l'équateur

Il y a 300 millions d'années, les mouvements des plaques qui
composent l'écorce terrestre ont amené le lieu qui allait devenir
(bien plus tard) Le Creusot, à la latitude de l'équateur...

Végétation, géante, luxuriante, fougères géantes, climat chaud et humide... La végétation s'empile sur le sol, s'enfonce sous le poids des couches successives, est recouverte par des alluvions... et se transforme au fil des ères géologiques en charbon. Histoire souvent entendue, lors des cours qui expliquent la formation du charbon. Quand on vit aujourd'hui en France, il est difficile d'admettre que le climat ait pu être aussi chaud un jour.

En fait (allez savoir pourquoi ?) une information manque : à cette époque, la région se trouvait tout simplement sous l'équateur ! et a dérivé à raison de  quelques cm/an jusqu'à sa latitude actuelle.

paysage du carbonifère
paysage du carbonifère

végétation - lepidodendron
reconstitution d'un paysage du carbonifère - Université du Michigan

La végétation a pu être reconstituée sur la base des découvertes de fossiles, aussi bien à Montceau-les-Mines qu'au Creusot. Poissons, insectes, amphibiens et  fougères ont laissé la trace de leur existence :  empreintes, spores, pollens...
Le Musée des Fossiles, à Montceau-les-Mines présentait une collection exceptionnelle de fossiles datant de l'ère primaire. Il n'existe plus depuis 2006, une exposition partielle est visible au Musée de la Mine de Blanzy
Vous y verrez principalement un plan en trois dimensions, donnant la position des veines de charbon dans la région.
A l'époque, le plissement hercynien avait dressé sur la région des montagnes (environ 1000 mètres). Il subsite aujourd'hui des résidus de ces montagnes, ce sont les modestes hauteurs de la Marolle et du Gros-Chaillot, ainsi que le Mont Saint-Vincent. Dans la vallée constituée entre ces pics, des torrents amenaient l'eau depuis les hauteurs, ainsi que des débris minéraux et végétaux. Une zone lacustre s'est alors constituée, favorable au développement de la végétation, à son enfouissement rapide. C'est le bassin de Blanzy.L'histoire du bassin minier de Blanzy s'étend sur 30 millions d'années. Durant cette période (le Stéphanien car simultanée à la création du bassin de St-Etienne), les montagnes (datant de 15 millions d'années) avaient déjà subi une certaine érosion. Un réseau complexe de fleuves et de rivières peu profondes se déversait dans un lac central. Peu à peu, les apports d'alluvions comblaient le lac. Le climat était humide et chaud, propice au peuplement par une faune et une flore riches et abondantes. Des plantes hygrophiles poussaient à proximité des berges ou même les pieds dans l'eau. Blattes, araignées et scorpions, mollusques  et vertébrés se partageaient ce domaine.Les conditions particulières du bassin (eaux calmes, coulées de boues fines ...) ont permis une conservation exceptionnelle des plantes et animaux ensevelis. Recouverts rapidement de sédiments très fins, les fossiles ont conservé des détails inhabituels (antennes d'insectes, duvet et nervures sur les ailes d'insectes, poumons de scorpions...). Petit à petit, les millions d'années passent. La région, portée par la plaque Europe-Asie, a poursuivi sa migration vers le nord, vers le tropique. L'ère Primaire s'achève, le Carbonifère cède la place au Permien (- 280 à - 225 millions d'années). Le climat change avec la latitude, devient tropical, avec des périodes de sécheresse plus marquées. Les marécages disparaissent, le lac central subsiste, seulement alimenté par quelques cours d'eau. La chaleur reste élevée, mais les alternances de périodes sèches et humides modifient profondément la flore, alors que les animaux (surtout les aquatiques) supportent beaucoup mieux ce changement.
d'après

"Quand le Massif Central était sous l'équateur"
Editions du comité des travaux historiques et scientifiques

"Guides Géologiques régionaux" - P. Rat
Masson