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Les premiers chemins de fer en France
d'après L'Illustration - Histoire de la locomotion terrestre - 1935

Le premier chemin de fer commercial

 

A part quelques voies minières, rien n'existait en France comme chemin de fer au début du XIXéme siècle. C'est dans la région de Saint-Etienne que les chemins de fer ont fait leur apparition, aussi bien le système des voies ferrées que la traction par la vapeur.

Le 5 mai 1821, une compagnie composée de MM de Lur-Saluces, Milleret, Bricogne, Hochet et Boignes demande la concession d'un chemin de fer de Saint-Etienne à la Loire.

 

Carte du Chemin de fer de Saint-Etienne à Andrezieux
Carte du chemin de fer de Saint-Etienne à Andrézieux
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Cette concession ne fut accordée par ordonnance royale que le 26 février 1823, pour le transport de la houille, du "coak" et des marchandises. Malgré "la plus énergique et la plus aveugle résistance" des propriétaires placés sur le tracé, la ligne longue de 21,286 Km fut ouverte entre Saint-Etienne et Andrézieux vers la fin mai 1827. C'était la première ligne de chemin de fer de l'Europe continentale. La traction était assurée exclusivement par des chevaux. Le 21 août 1827, la comtesse Bertrand parcourut toute la ligne sur un char. Le 1er mars 1832, on inaugurait le transport de voyageurs en commun.
 

Marc Seguin

Le 27 mars 1826, la Direction des Ponts et Chaussées adjugeait la construction et l'exploitation d'un chemin de fer de Saint-Etienne à Lyon à la société Seguin frères, Edouard Biot et Cie. Marc, Camille, Paul et Charles Seguin, d'Annonay, étaient les neveux des frères Montgolfier. Tous avaient un talent d'ingénieur. Marc Seguin, l'aîné, né à Annonay le 20 avril 1786, mort à Varagnes le 24 août 1875, a un rôle essentiel dans l'histoire des chemins de fer : Non seulement il fut lepionnier de la traction mécanique sur le continent, mais il a inventé la chaudière tubulaire pour la locomotive.

Inventeur et ingénieur, épris de science pure, on lui doit la théorie de l'équivalent mécanique de la chaleur en 1824, la construction des premiers ponts suspendus à partir de 1823, et celle des premiers grands tunnels en 1827. Edouard Biot était le fils de Jean-Baptiste Biot, physicien, astronome et mathématicien français, pionnier de l'utilisation de la lumière polarisée pour l'étude des solutions.

Vingt-trois souscripteurs, presque tous parisiens, s'inscrivirent, certains pour plus de 2 millions de francs, ce qui était remarquable à une époque où on ignorait tout des chemins de fer. Les travaux commencèrent le 28 juin 1826. L'achat des terrains estimés à 120 000 francs dépassa finalement 3 600 000 francs à cause d'un faible nombre de propriétaires qui réussirent à obtenir des prix extravagants. Il fallut faire 60 000 m3 de remblai, et creuser les tunnels de Terrenoire (1500 m), de Rive de Gier et de Lyon, avec l'outillage sommaire de l'époque. Marc Seguin écrit : "La deuxième division du chemin de fer de Givors à Rive-de-Gier a été terminée et livrée au public pour les marchandises et les voyageurs pour le transport desquels il a été établi à cette époque des voitures marchant régulièrement, le 3 avril 1832. La troisième division de Rive-de-Gier à Saint-Etienne a été livrée au public, mais pou le transport des voyageurs seulement, le 18 octobre 1832. Le transport des marchandises sur la troisième division a commencé à avoir lieu le 25 février 1833. Au 31 octobre 1835, il avait été dépensé pour le chemin de fer la somme de 15 340 000 francs.".

Marc seguin avait décidé de se passer de machines fixes. Ayant plusieurs fois visité les railways anglais, il en avait étudié les locomotives et acheté 2 machines en 1828. Entretemps, ayant compris la nécessité d'une production de vapeur plus abondante, il imagina une chaudière à tubes de fumée multiples, telle que celle exécutée de façon rudimentaire par le marquis de Jouffroy dès 1784. Il expérimenta une chaudière fixe de 3m x  0,80m à foyer extérieur, traversée par 43 tubes de 4 cm de diamètre, donnant 1 200Kg de vapeur à l'heure, avec un tirage forcé par ventilateur.

Marc Seguin

Le 12 décembre 1827, il demanda un brevet d'invention, délivré le 22 février 1828. Dès mai 1829, il avait une loco en état de construction avancée, dans ses chantiers de Perrache. La Rocket fut mise en chantier à la même époque, mais fut terminée plus vite pour participer au concours de Rainhill le 6 octobre.

Brevet de la locomotive de Marc Seguin